Avis : Les Fragmentés

 Auteur : Neal Shusterman

Editeur : MSK

Pages : 446

 ISBN : 594218 -181-2486

J'aime fouiller dans les rayonnages Adolescents/YA des bibliothèques. C'est souvent comme cela qu'on découvre des romans qui nous avaient échappés. C'est aussi parce qu'il y a plus de SFFF dans ces rayonnages :D Cette dystopie a le mérite d'être unique en son histoire, mais est assez cru(elle). Êtes-vous prêt à vous poser des questions ?

Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.

Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.

Thriller d’anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l’indépendance et la quête de soi.

 

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J'ai pris ce livre par hasard, juste pour sa couverture au début, puis pour son résumé. Je ne saurais dire si je l'apprécie, mais une chose est sûre, il ne nous laisse pas sans questions.

Lisa, Connor, et Lev sont trois adolescents qui ont été frappés de "Fragmentation".  Cela signifie qu'ils sont recherchés pour être emmenés dans un centre de collecte et qu'ils y seront "résiliés" au profit de personnes malades. Je pense que vous aurez aisément compris ce que l'on entend par là. La différence notable, c'est qu'ils sont toujours "vivants", même si disséminés dans le monde. Je vous rassure, "il n'y a aucune douleur" (issu de la documentation officielle ;) )

Et pourtant, chacun a un destin différent. Connor est juste un adolescent turbulent. Risa a le malheur d'être Orpheline et pupille de l'État. Lev a été choisi pour cet objectif depuis sa naissance. Trois identités et trois chemins différents pour trois grosses interrogations. De hasards en déconvenues, d'erreurs en résolutions, chacun va suivre son chemin et vivre ses propres expériences. Mais à la fin, l'issue reste la même.

Neal Shusterman pose avec ce livre de nombreuses questions sur le don d'organe, mais aussi sur toutes les idéologies, que soit du fanatisme religieux ou bien la conviction pour une cause destructrice. Il pose aussi la question de la responsabilisation des individus face à une société individualiste, qui se décharge de toute responsabilité sur le premier bouc émissaire qui passe.

Le procédé inventé ne peut que susciter de l'horreur. Mais il force à nous poser des questions. Quand on sait que certains pays payent les donneurs de sang,  on peut se poser des questions.

Au-delà de ces questions fortes intéressantes ma foi, l'histoire est bien pensé, mais elle n'a réussi à me convaincre que dans le dernier quart. En effet, j'ai eu l'impression que tout au long du roman, les personnages subissaient plus qu'ils n'agissaient réellement. Il faut tout de même rappeler que les enfants ne sont âgés que de 13 ans et pourtant, j'avais parfois l'impression qu'ils raisonnaient comme s'ils en avaient 16 ou 17. Après, la société les a formatés pour cela en leur mettant dès leur naissance une épée de Damoclès sur leur tête. Donc je pense que cela peut s'expliquer.

J'espère que le tome 2 saura me convaincre plus précocement, ce qui normalement sera le cas si je me réfère à la 4éme de couverture.

Je pense que ce roman joue tout le temps entre répulsion et curiosité, horreur et révolte. Bref, il nous fait tourner en bourrique, en nous faisant réfléchir à travers des images que l'on n'ose imaginer, tout en nous offrant une toute petite lueur d'espoir. En espérant que cela n'arrive jamais, j'ai hâte de lire la suite pour savoir ce que nos trois amis vont pouvoir faire jusqu'à leur majorité.

Les Plus

•  Une intrigue très interessante, jamais vue 
• De nombreuses questions à se poser
• Des dilemmes moraux

Les Moins 

• Des personnages pas toujours crédibles à mon goût
• Une action plutôt passive jusqu'au 2/3 du livre

Challenges